Jacques Cheminade appelle à déclarer un état d’urgence social en France

Le 27 juin, à Nanterre, une banlieue populaire de Paris, un jeune de 17 ans a été abattu par un policier, lors d’un contrôle routier. Cet incident a déclenché une explosion de violence dans toute la France, marquée par cinq nuits consécutives d’émeutes, 5000 voitures brûlées, 1000 immeubles endommagés, 250 postes de police attaqués, de nombreux magasins et supermarchés pillés, etc.

Selon les policiers, le jeune Franco-Algérien aurait tenté de fuir au volant de la voiture qu’il conduisait. Cependant, selon une vidéo de la séquence filmée par un passant et confirmée par les deux autres passagers du véhicule, la voiture s’était arrêtée, les deux policiers se tenaient sur la gauche du conducteur, et le tireur lui aurait dit, « je vais te mettre une balle dans la tête ». Une enquête devra maintenant déterminer les faits. En attendant, le policier a été incarcéré et fait l’objet d’une enquête.

Le problème, toutefois, va bien au-delà de ce tragique incident. L’embrasement des quartiers reflète l’incapacité de la République à répondre au malaise social qui couve depuis des années, comme on l’a vu dans le mouvement des Gilets jaunes qui a déferlé sur la France, à partir de 2018, ou plus récemment dans les manifestations, d’une ampleur sans précédent, contre la réforme des retraites. Dans le cas particulier des banlieues populaires, où vivent de nombreux jeunes issus de l’immigration africaine et maghrébine, les pouvoirs publics ne leur ont pas fourni les moyens de s’épanouir et d’accéder à une vie meilleure. La délinquance de masse y est omniprésente, notamment le trafic de drogue.

Jacques Cheminade, président de Solidarité et Progrès, a évoqué cette dimension du problème dans une déclaration du 1er juillet, dont des extraits :

« L’explosion de violence qui a éclaté dans notre pays ne surprend pas. Le scandale est que, depuis tant d’années, rien n’ait été fait pour faire face au feu qui couvait. Les émeutiers ont non seulement pillé des magasins mais brûlé des pharmacies et des bâtiments publics : mairies, tribunaux, centres culturels, bibliothèques, commissariats, écoles. Ce sont les fondements de notre société qui sont visés. Dans ces circonstances, le défi est non seulement de rétablir le droit à la sécurité publique, mais de refonder une société qui offre une espérance à toutes et tous, sans hypocrisie ni angélisme.

« Car si l’on continue à paraître se préoccuper des violences immédiates, à communiquer sur elles, mais sans en extirper les racines, ce sont les institutions de la République qui s’effondreront. »

L’ordre républicain, poursuit Cheminade, doit répondre à « l’exigence de justice du peuple » et être appliqué « également à tous, munis ou démunis, sans ségrégation sociale ou spatiale ».

« C’est pour y parvenir qu’il faut décréter un état d’urgence sociale en désignant clairement ce qu’on vise : une mafia financière d’en haut qui fait la loi contre la loi et s’associe de plus en plus, et pas seulement par la consommation de drogues, avec la mafia qui opère en bas. Faute de volonté politique, cette gangrène mafieuse d’un nouveau capitalisme criminel détruira tout et mènera à la guerre de tous contre tous. »

Pour conclure, Jacques Cheminade propose des mesures concrètes :

« Face aux émeutes, qui se sont répandues comme les rumeurs sur les réseaux sociaux, la seule solution est d’organiser une politique du bien commun et du bien public. La police et l’armée doivent la servir. Y compris en recherchant la nature et les moyens des provocateurs qui ont soufflé sur le feu qui couvait. C’est en effet en éliminant les causes du feu que l’on parviendra à l’éteindre, avec la volonté politique de construire un monde meilleur et plus juste, au sein d’un combat qui donnera les raisons d’y croire. »

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