Faire entendre les voix du Sud

Les 12 et 13 janvier, le Premier ministre indien Narendra Modi a accueilli un sommet en ligne de deux jours intitulé « Voix des Pays du Sud », au cours duquel 10 chefs d’État et de gouvernement et 120 ministres et hauts fonctionnaires de pays en voie de développement ont discuté des priorités de la présidence indienne du G20. Le message de base a été entendu : l’ordre ancien est en train de disparaître et les pays en développement doivent jouer un rôle essentiel dans l’élaboration du nouvel ordre qui émerge.

Le ministre des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, a expliqué aux participants que le sommet avait pour vocation de permettre aux nations en développement d’exprimer leurs préoccupations et leurs priorités. « Nous constatons clairement que les principales préoccupations des pays en développement ne sont pas prises en compte dans les débats et les discussions du G20 (…). La recherche de solutions ne tient pas suffisamment compte des besoins et des aspirations du Sud. Nous voulions donc nous assurer que la présidence indienne du G20 regroupe la voix, les perspectives et les priorités du Sud et les exprime clairement dans ses débats. »

Dans une référence à peine voilée à l’Empire britannique, Narendra Modi a rappelé qu’« au siècle dernier, nous nous sommes soutenus mutuellement dans notre lutte contre la domination étrangère. Nous pouvons le refaire au cours de ce siècle pour créer un nouvel ordre mondial qui assure le bien-être de nos citoyens. »

De bonnes perspectives pour la coopération Chine-Afrique. Pour son premier voyage à l’étranger en 2023, du 10 au 16 janvier, le nouveau ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, s’est rendu dans cinq pays africains : Éthiopie, Gabon, Angola, Bénin et Égypte. Il a également tenu des réunions avec le chef de l’Union africaine à Addis-Abeba et avec le chef de la Ligue arabe à son siège au Caire.

Etape forte de la tournée, la cérémonie d’inauguration du tout nouveau Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC), construit par la China Civil Engineering Construction Co., qui sera entièrement administré et géré par l’Union africaine (UA). Tout comme le Centre de conférence de l’UA, il s’agit d’un symbole fort de la coopération sino-africaine. « Aujourd’hui, notre monde, notre époque et notre histoire vivent des changements sans précédent, a déclaré Qin Gang dans son discours. L’essor collectif des pays en développement est irréversible. » La Chine et l’Afrique, a-t-il poursuivi, doivent « s’opposer à l’hégémonie, à l’intimidation, à la manipulation et à la discrimination raciale, sauvegarder conjointement le véritable multilatéralisme et promouvoir une plus grande démocratie dans les relations internationales. »

Le chef de la diplomatie chinoise a également démonté le récit selon lequel la Chine fait sombrer les pays africains dans un « piège de la dette », en faisant remarquer que les trois quarts de la dette africaine sont détenus par des organisations multilatérales.

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