Et si l’UE tentait de faire chanter la Suisse ?

Suite à la récente suspension des négociations sur l’accord-cadre entre la Suisse et l’UE, suivie du rejet des mesures « vertes » soumises aux récentes votations (voir AS 22, 24/21), certains signes indiquent que la bureaucratie de l’UE envisage de « punir » la Suisse en la découplant des réseaux électriques. Il s’agirait principalement d’exclure la république helvétique des programmes européens de sécurité des réseaux transfrontaliers (TERRE, MARI ou PICASSO), obligeant la Suisse à négocier le prix de l’électricité avec des acteurs du secteur privé à des coûts plus élevés.

Face à cette perspective, le REGRT-E (Réseau européen des gestionnaires de réseau de transport) et l’ACER (autorité de régulation européenne) font valoir que la participation de la Suisse est essentielle pour la sécurité de l’ensemble du réseau européen, en particulier lorsqu’on doit compenser des pénuries dans le reste de l’Europe par des importations provenant des centrales hydrauliques suisses à accumulation par pompage, en période estivale.

La Suisse sert également de point de transit clé pour les transferts en provenance de pays voisins comme l’Italie, la France, l’Autriche et l’Allemagne. De plus, pendant l’hiver, la Suisse est l’un des principaux importateurs de l’électricité excédentaire de ses voisins de l’UE.

Outre les accords spéciaux conclus avec l’UE, la Suisse fait partie de la Coopération internationale pour le contrôle des réseaux (CICR), chargée de compenser les déséquilibres entre la production et la consommation d’énergie des différentes régions. Une perturbation de la composante suisse de cet équilibre serait tout aussi désavantageuse pour l’UE.

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