Emmanuel Macron : l’Europe ne doit pas devenir un vassal

Les propos tenus par le président français Emmanuel Macron, pendant et après sa visite en Chine, ont déclenché une tempête de protestations dans le monde transatlantique. Dans une interview accordée aux Echos, il a déclaré que l’Europe doit construire son « autonomie stratégique » si elle veut éviter que les Etats européens deviennent des « vassaux », ajoutant qu’elle pourrait être « le troisième pôle » face aux États-Unis et à la Chine. « Nous ne voulons pas entrer dans une logique de bloc contre bloc », a-t-il déclaré.

En ce qui concerne plus particulièrement la question de Taïwan, il a noté l’inquiétude légitime des Chinois concernant leur unité. « La question qui se pose à nous, Européens, est la suivante : avons-nous intérêt à accélérer [une crise] sur Taïwan ? Non. Le pire serait de penser que nous, Européens, devons être des suiveurs [des États-Unis] sur cette question. » Se confiant à des journalistes pendant son vol de retour, Emmanuel Macron aurait parlé « encore plus franchement » de Taïwan, mais l’Élysée n’a pas autorisé la publication intégrale de ses propos. Par contre, en ce qui concerne l’Ukraine, il s’en est tenu à la ligne de l’OTAN, selon laquelle l’Europe doit accélérer son économie de guerre pour contrer les menaces.

Le président de la République a eu deux réunions importantes avec son homologue Xi Jinping, qui ont duré huit heures au total, tout en participant à d’importants événements culturels. Par ailleurs, un nombre impressionnant d’accords commerciaux ont été signés par les dizaines de chefs d’entreprise français qui l’accompagnaient là-bas.

Ce traitement de faveur n’a toutefois pas été appliqué à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui avait voyagé avec Emmanuel Macron. Elle a eu de nombreuses réunions de moindre importance, confirmant la préférence chinoise pour les relations au niveau bilatéral. Et contrairement au dirigeant français, elle s’est ingérée sans vergogne dans les affaires intérieures de la Chine.

En route pour la réunion du G7 au Japon, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, faisant escale en Chine le 14 avril, a fait preuve de la même arrogance en proférant des provocations et de vaines menaces à l’encontre de ses interlocuteurs chinois. Ces derniers, dit-on, n’ont pas accordé grande importance à ses propos.

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