Éliminer la culture de l’opium, une priorité pour l’Europe

Une tribune dans Le Figaro du 27 août, intitulée « Comment l’Occident a laissé l’Afghanistan redevenir le pays de la drogue », dresse un tableau dévastateur de la manière dont la production de pavot à opium en Afghanistan, qui avait été considérablement réduite entre 1999 et 2001 sous les talibans, fut relancée pendant l’occupation par les forces américaines, britanniques et de l’OTAN. L’auteur sait de quoi il parle : Bernard Frahi était directeur du bureau régional de l’ONUDC pour l’Afghanistan et le Pakistan (1998–2002), sous la direction de Pino Arlacchi. Il montre, dates et lieux à l’appui, comment, après leur invasion, les autorités britanniques et américaines ont fait capoter les actions en cours pour mettre fin à la production d’opium.

Nous ajouterons que l’Afghanistan fournit aujourd’hui l’opium pour plus de 80 % de l’héroïne consommée dans le monde, mais pour l’Europe, ce chiffre dépasse les 95 %. La production constitue effectivement une source de revenus pour certains Afghans, estimés par l’ONU à quelque 350 millions de dollars l’année dernière. Mais ce n’est qu’une faible part de la valeur de l’héroïne vendue dans les rues d’Europe – que l’ONU estime à environ 10 milliards d’euros ! Un pourcentage significatif de cet argent est recyclé dans le système bancaire international, qui, lui, est accro au trafic de drogue depuis des décennies.

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