Elections françaises : une victoire de fait d’un bloc populaire

Les résultats du premier tour de la présidentielle en France peuvent sembler une réplique du scrutin de 2017, dans la mesure où ce sont Emmanuel Macron et Marine Le Pen qui s’affronteront au deuxième tour, le 24 avril. Mais si les acteurs sont les mêmes, le scénario est bien différent.

Le résultat d’Emmanuel Macron (27,6 %) est relativement faible pour un Président sortant. En revanche, Marine Le Pen a obtenu un bon score, avec 23,4 %, soit 3,4 % de plus qu’en 2017. Et ce, en dépit du fait que l’oligarchie du pays, représenté par Vincent Bolloré, ait lancé contre elle la candidature d’Eric Zemmour, un raciste d’extrême droite qui a remporté 7 % des voix. Quant au candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, il a recueilli 22 %, talonnant de près Marine Le Pen. En ajoutant son score à celui de Le Pen, on arrive à 45,4 % du total, soit 18 points de plus que Macron. Mais peut-on sérieusement cumuler les voix d’un candidat d’extrême gauche et d’une candidate d’extrême droite ?

Pour Jacques Cheminade, le président de Solidarité & Progrès, c’est possible, sous certaines réserves. Dans une déclaration faite le 11 avril, il estime que ce premier tour « consacre la chute du régime des partis, du Front républicain contre les extrêmes et d’une présidence devenue chaque jour plus arrogante. Il manifeste, par-delà, une volonté populaire de redressement qui n’a pas encore trouvé d’expression politique. Notre défi est de lui donner un visage.

« Cette volonté se trouve principalement – mais pas seulement – chez les électeurs de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon, ainsi que parmi ceux pour qui le refus de voter n’est pas une manifestation de découragement. Trop d’obstacles les séparent, nous disent les experts qui nous conduisent dans le mur ! Nous répondons que, précisément, face au risque de décomposition économique et de guerre, les opinions opposées sur des points de doctrine peuvent et doivent devenir conjonction sur l’essentiel.

« Le premier élément fondamental est qu’Emmanuel Macron et son entourage ont mené une politique destructrice de notre souveraineté nationale, d’abandon de notre secteur public et d’humiliation infligée aux exploités et aux exclus. Les reconduire serait une injure à la justice et à notre intelligence.

« Reste que Marine Le Pen sera la candidate qui lui sera opposée. Elle se dit libre de toute attache partisane et appelle les électeurs qui n’ont pas voté pour Emmanuel Macron à la rejoindre. Nous ne partageons pas son instrumentalisation historique de l’immigration. Nous ne partageons pas davantage l’obsession anti-nucléaire et anti-scientifique de Jean-Luc Mélenchon (…) Peu importe cependant ce que nous ne partageons pas. Aujourd’hui, nous parions sur une convergence, impossible au niveau de ces personnes et de leurs convictions, mais dans l’intérêt et parfois le sentiment de celles et ceux qui leur ont donné leur voix ou se sont abstenus.

« C’est en leur nom que nous présenterons des candidats aux élections législatives, avec la République souveraine et tous ceux qui se joindront à nous, pour semer la graine de cette nécessaire conjonction des opposés.(…)  » Lisez l’intégralité de la déclaration de Jacques Cheminade ici.

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