Élections américaines : la panique gagne le camp démocrate

À l’approche des élections au Congrès, le 8 novembre, l’inquiétude chez les démocrates est palpable. Ils se trouvent confrontés à une population de plus en plus en colère face à une Maison-Blanche qui ne se préoccupe pas des difficultés économiques du pays. Alors que les prix de la nourriture, de l’énergie et du logement obligent les ménages à faire de gros sacrifices, Wall Street continue à engranger de confortables profits. Ainsi, les sondages sont pratiquement unanimes à prévoir une majorité pour les républicains dans les chambres du Congrès, au moment où la présidentielle de 2024 occupera déjà les esprits.

Dans ce contexte, des militants de l’Organisation LaRouche (TLO) interviennent depuis quelques semaines dans les meetings de candidats démocrates se disant « progressistes » pour leur demander de justifier leur soutien inconditionnel à la politique belliqueuse de l’administration Biden et des néoconservateurs républicains, notamment concernant l’Ukraine. Le 31 octobre, c’était au tour de Barack Obama à Détroit, qui a été sommé de répondre de son rôle dans le coup d’État du Maidan, en février 2014 à Kiev. Inutile de dire qu’il a esquivé la question, se contentant de pester contre les provocateurs et chahuteurs dans le public.

Des larouchistes ont mis au défi d’autres « progressistes », dont la sénatrice Elizabeth Warren et les représentantes Alexandria Ocasio Cortez et Ihlan Omar, qui a presque fondu en larmes lorsqu’elle a été accusée de financer des assassins néonazis. Les vidéos de ces événements ont été vues par des millions de personnes (voir aussi AS 42, 43/22). Ces candidats ne trouvent rien à répondre lorsqu’on les accuse d’avoir trahi leur base, qui attend d’eux qu’ils s’opposent à la guerre et proposent une alternative économique valable. Ils se contentent de brandir des slogans sur « la démocratie », tout en signant un chèque en blanc au complexe militaro-industriel et en exigeant la « répression » de ceux qui osent critiquer les politiques néolibérales et néoconservatrices.

Cependant, suite aux pressions exercées, trente membres du Progressive Caucus ont adressé le 24 octobre une lettre au président Biden, lui demandant de « consentir des efforts diplomatiques énergiques en faveur d’un règlement négocié et d’un cessez-le-feu [en Ukraine], d’engager des pourparlers directs avec la Russie (…), de chercher, en coordination avec nos partenaires ukrainiens, à mettre rapidement fin au conflit et de réaffirmer que cet objectif est la principale priorité de l’Amérique. »

Bien que reprenant par ailleurs le discours habituel de Washington contre la Russie et en faveur du régime de Kiev, ce timide appel en était beaucoup trop pour les dirigeants du parti. A peine 24 heures plus tard, le Caucus avait désavoué sa lettre, sous prétexte qu’elle avait été rendue publique « par erreur » par « un membre du personnel ». Personne n’y a cru, mais le message était clair et net : aucun débat, aucune opposition ne seront tolérés.

Ce que les faucons dans les deux partis craignent avant tout, c’est que le nouveau Congrès, qui siégera à partir de janvier, puisse renverser la politique actuelle consistant à fournir à l’Ukraine des fonds et des armes en quantité quasi illimitée dans le but de « saigner à blanc » la Russie.

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