COP28 : le suicide n’est pas une option pour les pays en développement

Une explosion de rage a suivi la lecture, le 10 décembre, du projet de communiqué de la COP28, préparé par son président, Sultan Al Jaber, ministre de l’Industrie des Émirats arabes unis. Le texte ne faisait aucune mention de l’élimination ou de la réduction des combustibles fossiles, se contentant de recommander la prise de mesures pour réduire les émissions. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, chargée par l’UE de négocier le volet sur la réduction des émissions, s’est insurgée contre une telle insolence, promettant que l’UE ne signerait jamais ce document. Et elle n’était pas la seule parmi les pays développés. Les négociations se sont donc prolongées pour aboutir à un langage plus acceptable pour le lobby du climat, le document finalement adopté prévoyant « une transition hors des combustibles fossiles ».

Toutefois, pour se faire une petite idée de ce que le lobby du réchauffement planétaire pense des débats à Dubaï, il suffit de lire le tweet posté le 11 décembre par son ancien gourou Al Gore, le « sauveur des ours polaires » : « La COP28 est maintenant au bord de l’échec complet. Le monde a désespérément besoin d’éliminer progressivement les combustibles fossiles le plus vite possible, mais ce projet obséquieux se lit comme si l’OPEP l’avait dicté mot pour mot. Il est même pire que ce que beaucoup craignaient. Il s’agit d’un projet ‘des pétro-Etats, par les pétro-Etats et pour les pétro-Etats’.

« Il est profondément offensant pour tous ceux qui ont pris ce processus au sérieux. Il reste 24 heures pour montrer de quel côté se trouve le monde : du côté de ceux qui veulent protéger l’avenir de l’humanité en donnant un coup de fouet à l’élimination progressive des combustibles fossiles, ou du côté des pétro-Etats et des dirigeants des sociétés pétrolières et gazières qui attisent cette catastrophe climatique historique. Pour éviter que la COP28 soit l’échec le plus honteux et lamentable des 28 ans de négociations internationales sur le climat, le texte final doit inclure un langage clair sur l’élimination progressive des combustibles fossiles. » Au final, Al Gore aura donc été déçu.

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