Conférence de l’Institut Schiller : Guerre, ou paix par un nouveau paradigme ?

Une extraordinaire démonstration de la coopération entre nations et cultures, qui est la seule voie possible pour écarter les menaces pesant sur la civilisation – c’est ainsi que l’un des participants a décrit la conférence internationale de l’Institut Schiller du 9 avril. Des responsables politiques et institutionnels de quatre continents, dont l’ambassadeur de la Fédération de Russie aux États-Unis, ont soulevé différents aspects de cette « véritable tempête » qui s’annonce : conflit militaire et économique entre puissances nucléaires, effondrement du système financier basé sur le dollar, hyperinflation généralisée, pandémie toujours incontrôlée et déclin culturel vers un nouvel âge des ténèbres. Malgré certaines divergences sur des sujets particuliers, tous les intervenants sont convenus que seul un changement systémique total, une nouvelle architecture internationale de sécurité et de développement, à l’instar de la paix de Westphalie de 1648, pourraient permettre à la fois d’inverser l’effondrement en cours et d’amorcer le processus aboutissant à une nouvelle ère de paix mondiale par le développement.

Nous ne donnerons ici qu’un bref aperçu des quatre sessions, tout en encourageant nos lecteurs à regarder les vidéos de l’évènement sur les sites de l’Institut Schiller (cf. programme préliminaire dans notre dernière lettre). Les textes de la plupart des discours seront également publiés en anglais dans les prochains numéros du magazine EIR  et en français sur le site de l’Institut Schiller.

En ouvrant les débats, la présidente de l’IS, Helga Zepp-LaRouche, a souligné que le danger de guerre mondiale, voire nucléaire, auquel nous sommes confrontés aujourd’hui, remonte à bien avant l’invasion russe de l’Ukraine. Comme l’avait bien compris (et annoncé) son mari Lyndon LaRouche (décédé en 2019), c’est l’effondrement inévitable du système financier transatlantique et du néolibéralisme qui pousse l’oligarchie financière à fomenter la guerre comme seul moyen de maintenir son propre pouvoir. Dans ce contexte, Mme Zepp-LaRouche a esquissé l’évolution des relations OTAN-Russie depuis la chute du mur de Berlin en 1989.

Il est clair que ce « monde unipolaire » imposé par la Grande-Bretagne et les États-Unis, est aujourd’hui responsable d’une pauvreté massive à travers le monde, au point qu’un milliard de personnes sont directement menacées par la famine, ce qui traduit un échec moral flagrant. Cependant, un nouveau système est en passe d’émerger, centré sur des puissances extérieures au monde transatlantique. Poussés par le régime illégal de sanctions économiques, la Russie, la Chine, l’Inde et d’autres commencent à mettre en place un nouveau système monétaire. Pour Zepp-LaRouche, on doit donc tout faire pour amener les États-Unis et l’Europe à laisser tomber leurs institutions financières en faillite et à rejoindre ce nouveau système.

L’ambassadeur de la Fédération de Russie aux États-Unis, Anatoly Antonov, a présenté le point de vue de Moscou sur le danger de l’affrontement actuel entre les États-Unis-OTAN et la Russie. On ne peut réduire la crise à l’Ukraine, a-t-il averti, il faut considérer la cause profonde du problème. (Voir ici un résumé de son discours.)

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