Comment l’OTAN est en train de couler l’économie mondiale et le système bancaire

Dans un article rédigé le 13 mars, le rédacteur économique d’EIR Paul Gallagher décrit les effets désastreux, et peut-être non intentionnels, des sanctions imposées à la Russie sur l’économie mondiale. Interdire de fait au premier exportateur mondial de matières premières d’exporter, écrit-il, punit en premier lieu ceux qui ont besoin de ces produits. Cela vaut pour le pétrole, mais aussi pour le gaz, le charbon et une douzaine de métaux importants qui sont soudainement devenus plus rares sur le marché mondial. En même temps, les prix des matières premières non russes s’envolent, du fait que « des centaines, voire des milliers, de gros producteurs de matières premières, de sociétés commerciales et de banques » doivent liquider à perte leurs « positions courtes couvertes ».

Les positions « courtes » sont des paris financiers sur un prix en baisse. La plupart des traders empruntent de l’argent contre garantie pour pouvoir placer leurs paris. Et lorsque des pertes se profilent, les créanciers veulent récupérer leur argent. On sait que c’est ce qui s’est passé pour trois grands perdants, selon Gallagher, dont Peabody Coal, la plus grande entreprise de charbon nord-américaine, la China Construction Bank, l’une des quatre plus grandes banques commerciales d’État chinoise, et la société chinoise de négoce de métaux Tsingshan Holding Group. Mais c’est certainement aussi le cas de très nombreuses entreprises actives « dans la production, la vente et la couverture des métaux, produits pétrochimiques et matériaux stratégiques produits essentiellement en Russie ».

Par ailleurs, les producteurs occidentaux censés compenser l’arrêt des exportations russes ne sont pas en mesure de le faire, vu l’absence d’investissements dans de nouvelles capacités, dictée par la Grande Réinitialisation. Ainsi, les pays de l’OPEP ont du mal à augmenter leur production, tout comme les producteurs de gaz de schiste américains et les entreprises charbonnières de Virginie occidentale, qui ne trouvent pas de financement.

La pénurie de produits de base et de matières premières fait donc monter leurs prix, ce qui crée un resserrement des liquidités. Selon l’expert du marché repo Zoltan Poszar, le marché des prêts interbancaires commence à se gripper comme à la mi-septembre 2019, nécessitant l’apport en urgence de centaines de milliards de liquidités par la Réserve fédérale.

En outre, les sanctions financières et la rétrogradation de la dette russe par les agences de notation se retournent contre les institutions financières occidentales. Outre les grandes banques, les grandes sociétés de gestion de patrimoine sont perdantes. La société BlackRock aurait perdu 17 milliards de dollars et PIMCO s’attend à en perdre 2,5 milliards suite aux « défauts russes ».

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