Brandebourg : une nouvelle débâcle électorale évitée de justesse pour le parti du chancelier Scholz
Après une course au coude à coude, les sociaux-démocrates (SPD) sont finalement arrivés en tête dans l’élection du nouveau parlement de l’État allemand du Brandebourg, avec 30,7 % des voix, devançant de peu l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), à 29,4 %. Le SPD a profité à la dernière minute du soutien de Michael Kretschmer, le Premier ministre CDU de Saxe, qui venait de remporter l’élection du 1er septembre dans cet État (voir AS 36/24). Il appelait les potentiels électeurs de la CDU dans le Brandebourg à voter SPD afin d’empêcher l’AfD « extrémiste » de devenir le parti majoritaire. Mais cela a aussi entraîné une perte de 3,5 % pour la CDU par rapport à 2019, reléguée en quatrième position avec seulement 12,1 % des voix.
Le BSW (parti de Sahra Wagenknecht) a conquis la troisième place avec 13,6 %, un résultat particulièrement impressionnant pour une branche brandebourgeoise créée il y a tout juste cinq mois. La campagne du BSW contre la guerre et les livraisons d’armes à l’Ukraine a manifestement trouvé un écho auprès de nombreux électeurs, tandis que les Verts, le principal parti pro-guerre allemand, ont été évincés du parlement, avec seulement 4,1 %, soit 6,5 % de moins qu’il y a cinq ans. La formation du nouveau gouvernement du Land reste à déterminer, mais elle pourrait ouvrir l’indispensable débat sur la politique étrangère, si le BSW insiste pour mettre la question sur la table.
Ce résultat électoral a déjà eu des répercussions au niveau national et international. Sur les trois partis formant le gouvernement de coalition à Berlin, les Verts n’ont franchi la barre des 5 % ni en Thuringe le 1er septembre, ni dans le Brandebourg, et le meilleur score du FDP dans les trois Länder était de… 1,1 %, ce qui rend plus qu’incertain l’avenir du gouvernement Scholz. Certains, au sein du FDP, envisagent d’appeler à un référendum interne sur l’opportunité de quitter la coalition au pouvoir, attribuant la perte de voix pour le parti à la politique nationale, en particulier celle des Verts.
Sur le plan international, beaucoup se demandent si le gouvernement pourra se maintenir jusqu’aux prochaines élections nationales prévues en septembre 2025. Un autre facteur dans tout changement à Berlin sera le résultat de l’élection présidentielle américaine début novembre et la politique du nouveau président élu.