Arménie-Azerbaïdjan : vers le conflit ou l’opportunité économique ?

Depuis la dissolution, le 28 septembre, de la république du Haut-Karabakh par son gouvernement non reconnu, et malgré la promesse du président azéri Aliev de protéger les droits des habitants de souche arménienne, environ 100 000 d’entre eux (sur un total de 120 000) ont fui vers l’Arménie. Fournir de la nourriture et les abris nécessaires pour ces réfugiés a provoqué une crise humanitaire terrible en Arménie.

Il semblerait que des négociations sur un traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan soient en préparation, mais leur aboutissement est loin d’être certain. La réalité, c’est que le peuple arménien est victime de la campagne des États-Unis et de l’OTAN contre la Russie. Lorsque Moscou et Washington se concertent, comme ils l’ont fait en 1994 pour instaurer le cessez-le-feu ayant mis fin aux combats au Haut-Karabakh, des progrès peuvent être faits. Mais dans la période récente, Washington a tenté d’éloigner l’Arménie de la Russie, pays dont elle dépend totalement pour sa sécurité et le fonctionnement de son économie. De son côté, l’Union européenne propose des mesures irréalisables, tout en refusant de s’engager avec la Russie. Mais elle veut éviter d’exercer des pressions sur l’Azerbaïdjan, qui est devenu une source importante d’approvisionnement depuis les sanctions contre le gaz russe.

La solution évidente serait la mise en œuvre d’un programme de développement économique, engageant à la fois l’Arménie et l’Azerbaïdjan, et permettant aux habitants du Haut-Karabakh de rester chez eux. C’est la perspective qu’offre le projet de corridor de transport international Nord-Sud qui s’étend de la Russie à l’Inde, et engloberait l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Or, des sources bien informées dans le monde du renseignement craignent que le conflit perdure, conduisant dans le pire des cas à une guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Les ingérences étrangères, comme celle de Samantha Power du département d’Etat américain ou de l’Union européenne, ne font qu’aggraver la situation, vu l’isolement de l’Arménie sur les plans géographique et politique.

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