Après la montée fulgurante d’Annalena Baerbock, plus dure sera la chute ?

Une sacrée dégringolade : il y a deux mois encore, la candidate du Parti vert Annalena Baerbock était donnée comme la probable prochaine chancelière allemande.

Aujourd’hui, la plupart des grands médias estiment que ses chances d’être élue fin septembre sont sérieusement compromises par les diverses affaires de plagiat dont ils font leurs gros titres. Les accusations concernent surtout des opérations de copier-coller d’écrits de ses co-penseurs écologistes, mais cela pourrait finir mal : plusieurs responsables politiques allemands de haut niveau, dont le ministre de la Défense et celui de la Famille, ont récemment été contraints de démissionner pour des faits similaires.

Le principal quotidien d’information « vert », le tageszeitung, a publié le 4 juillet un commentaire intitulé « Baerbock, c’est fini », proposant qu’elle retire sa candidature en faveur de l’autre coprésident du parti, Robert Habeck. Selon l’auteur Silke Mertins, ce sont les ambitions de Mme Baerbock qui l’ont fait tomber. Et si elle refuse de céder la candidature verte à Habeck « le plus rapidement possible », les « barons influents du parti » devraient lui faire clairement comprendre que « C’est fini, Annalena ! »

Mais ce n’est pas si simple. Il faudrait que les Verts organisent un nouveau congrès pour désigner leur nouveau candidat, puis qu’ils utilisent les quelques semaines restantes pour tenter de redorer leur image. De 25 % il y a quatre semaines, leur cote est actuellement en-dessous de la barre des 20 %.

La perspective de gagner la chancellerie s’éloignant, les Verts peuvent encore espérer obtenir suffisamment de voix pour former un gouvernement de coalition avec les chrétiensdémocrates, avec un important portefeuille ministériel à la clé pour Robert Habeck. Mais pour l’instant, il semble plus probable que la CDU formera une coalition avec le SPD et les libéraux du FDP, sans les Verts.

Or, ce qui manque jusqu’à présent, c’est un débat sur les vrais problèmes, au-delà des faiblesses personnelles de la relativement jeune Annalena Baerbock, par exemple sur la désastreuse transition énergétique (sortie du nucléaire) ou le « Green Deal ». On peut espérer que les détracteurs du projet vert, qui sont nombreux en Allemagne, sauront saisir l’occasion pour faire entendre haut et fort leurs critiques. Le BüSo (Mouvement des droits civiques-Solidarité) est, jusqu’à présent, le seul parti à avoir introduit ces thèmes dans la campagne électorale.

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