Après la chute du monde unipolaire, une nouvelle architecture de sécurité et de développement

Il est tout à fait légitime de voir l’effondrement du système financier transatlantique et le danger d’anéantissement nucléaire qui en découle, précipiter l’émergence d’un nouvel ordre économique mondial, du moins en dehors du monde occidental. Un nouveau mode de coopération et d’échanges, dont nos lecteurs ont pu suivre les progrès, se développe dans le cadre des BRICS, de l’Organisation de coopération de Shanghai et du Mouvement des non-alignés dans les pays du Sud.

Nous en avons vu une manifestation la semaine dernière lors de la visite du président chinois Xi Jinping en Arabie saoudite pour y rencontrer les dirigeants de l’ensemble du monde arabe. Au programme, pétrole et gaz, bien sûr, ainsi que l’utilisation des monnaies locales dans le commerce bilatéral, mais aussi les échanges culturels (voir ci-dessous).

C’est un processus « inarrêtable », a estimé Helga Zepp-LaRouche lors d’une interview avec le journaliste russe Vladimir Solovyov, diffusée le 7 décembre sur Solovyov Live. Selon elle, le « monde unipolaire » est fini, mais le remplacer simplement par une sorte de « monde multipolaire » n’est pas adéquat pour autant. Pour définir une nouvelle architecture internationale de sécurité et de développement, a-t-elle souligné, il faut s’élever à une conception plus haute de l’humanité et des moyens d’assurer « la survie à long terme de notre espèce ».

Afin de nourrir le nécessaire débat sur ce thème, Helga Zepp-LaRouche a proposé « dix principes » qui devraient étayer le nouvel ordre. Le dixième, a-t-elle souligné lors de l’émission, est le plus important, car il affirme que la prémisse du nouveau paradigme, c’est que « l’homme est fondamentalement bon » et capable de s’améliorer, et que le mal résulte du manque de développement. . C’est pourquoi Mme Zepp-LaRouche est convaincue que l’on peut trouver une solution à la calamité actuelle. On retrouve une approche similaire, a-t-elle fait remarquer, dans la conception de Xi Jinping d’une « communauté partagée de l’avenir de l’humanité ».

Une autre contribution prometteuse a été mise en avant par le Premier ministre indien Narendra Modi, qui assure la présidence du G20 depuis le 1er décembre. Dans un article publié le même jour sur son blog et dans la presse indienne, il a exprimé son intention d’utiliser son nouveau mandat pour aider à « catalyser un changement fondamental des mentalités, au bénéfice de l’ensemble de l’humanité ». Bien que l’humanité ait vécu jusqu’à présent « dans des conditions de pénurie, en se battant pour des ressources limitées » et qu’elle reste encore « emprisonnée dans la même mentalité à somme nulle », cela peut changer aujourd’hui, affirme-t-il, car « nous avons les moyens de produire suffisamment pour répondre aux besoins fondamentaux de tous les habitants de la planète. (…) La technologie actuelle nous offre également les moyens de résoudre les problèmes à l’échelle de l’humanité. »

D’après le Premier ministre Modi, c’est la réalisation de cet objectif qui doit être le but du G20. Il a précisé en outre que « la présidence indienne du G20 s’efforcera de promouvoir ce sentiment universel de l’unicité » de l’humanité tout entière.

S’il est vrai que le Groupe des 20, qui reste dominé par le G7, n’est pas le forum idéal pour aboutir aux réformes nécessaires, le Premier ministre Modi a l’intention d’inviter d’autres pays du Sud (mais pas seulement) à participer aux délibérations.

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