Appel urgent de citoyens et d’institutions du monde au (prochain) Président des Etats-Unis !

Cette déclaration a été publiée le 17 mai par l’Institut Schiller international. Nous invitons nos lecteurs à la signer ici et à la diffuser.

Le 10 juin 2023 marquera le soixantième anniversaire du célèbre discours de JFK à l’American University, consacré à ce qu’il a lui-même appelé « le sujet le plus important au monde : la paix mondiale ».

Dans ce discours prononcé moins d’un an après la crise des missiles de Cuba de 1962, en pleine Guerre froide, le président Kennedy a su amener ses auditeurs à s’élever au-delà du conflit géopolitique pour considérer l’intérêt de l’humanité tout entière.

Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une situation stratégique bien plus dangereuse qu’au plus fort de la crise des missiles de Cuba. Les systèmes d’armes offensifs de l’OTAN sont beaucoup plus proches de la frontière russe que Cuba ne l’est des États-Unis. La puissance destructrice des armes de l’OTAN est plus grande encore, le délai de tir sur alerte est plus court et la confiance entre les dirigeants des grandes puissances nucléaires, pratiquement nulle, comparée à celle qui existait entre Kennedy et Khrouchtchev. L’« horloge de l’apocalypse » établie par le Bulletin of the Atomic Scientists indique 90 secondes avant minuit, ce qui est peut-être trop optimiste.

Le monde risque de se diviser en deux blocs, OTAN-États-Unis-Royaume-Uni-Union européenne d’un côté, et Russie-Chine-Sud planétaire de l’autre. Cela pose le danger aigu d’une nouvelle guerre mondiale, nucléaire cette fois, qui signifierait donc l’anéantissement de l’espèce humaine. Étant donné que la Russie et les États-Unis ont en ce moment 90 % de toutes les armes nucléaires pointées les unes contre les autres, pouvant détruire plusieurs fois le monde, il est urgent, pour chaque être humain sur cette planète, que nous trouvions une solution. Celle-ci doit se situer à un niveau qui dépasse la géopolitique et prenne en compte la perspective de l’intérêt commun de l’humanité.

Nous, soussignés, exprimons donc notre espoir que le (prochain) président des États-Unis trouve en lui ou en elle, la grandeur d’adopter le point de vue exprimé par JFK dans son discours historique.

Le président Kennedy a déclaré le 10 juin 1963 :

« De quel type de paix s’agit-il ? Quel genre de paix recherchons-nous ? Pas une Pax Americana imposée au monde par les armes de guerre américaines. Pas la paix de la tombe ou la sécurité de l’esclave. Je parle d’une paix authentique, le genre de paix qui rend la vie sur terre digne d’être vécue, le genre de paix qui permet aux hommes et aux nations de grandir, d’espérer et de construire une vie meilleure pour leurs enfants – pas seulement la paix pour les Américains, mais la paix pour tous les hommes et toutes les femmes – pas seulement la paix à notre époque, mais la paix pour tous les temps. »

Nombreux sont ceux qui pensent qu’il serait impossible aujourd’hui pour un président américain de prononcer un tel discours. En effet, le président russe Poutine est présenté comme plus maléfique que Khrouchtchev à l’époque, et la Chine est également décrite comme une grande menace. Le président Kennedy a pourtant fait l’éloge des Russes et de leurs grandes contributions dans les domaines de la science, de l’industrie et de la culture. Il a salué le courage dont ils avaient fait preuve pour vaincre Hitler lors de la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle ils ont sacrifié plus de 26 millions de vies.

Le monde a besoin d’un président américain capable de voir dans les meilleures traditions de chaque nation, y compris la Russie et la Chine, le fondement de la confiance mutuelle et de la paix.

Nous, soussignés, voulons que l’Amérique redevienne l’Amérique qui s’exprime dans ce magnifique discours de JFK. Nous voulons que les États-Unis redeviennent une lueur d’espoir et un temple de la liberté. Nous croyons que c’est la base de la « paix pour toujours », comme le disait JFK.

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