Afghanistan : « Cimetière des empires ou début d’une nouvelle ère ? »

Tel est le titre d’un article rédigé le 10 juillet par Helga Zepp- LaRouche, suite au retrait de la plupart des troupes occidentales d’Afghanistan. Pour que ces 20 ans de guerre inutile menée là-bas par les Etats-Unis et l’OTAN soient suivis d’une évolution positive de la situation, il est essentiel que les puissances occidentales examinent sans compromis pourquoi et comment cette intervention a mené à « un échec aussi catastrophique ».

A l’époque, rappelle Helga Zepp-LaRouche, la justification invoquée pour lancer la guerre était de punir et de réduire à l’impuissance les auteurs des attentats terroristes du 11 septembre aux États-Unis. Mais les enquêtes sur ces attaques furent systématiquement bloquées et torpillées, et les versions officielles proclamées au fil des ans par Washington comportaient tellement d’incohérences que personne ne prenait plus au sérieux cette prétendue « guerre contre le terrorisme ».

Les attentats du 11 septembre « donnèrent au monde non seulement la guerre d’Afghanistan, mais aussi le Patriot Act », fournissant « le prétexte pour mettre en place l’appareil de surveillance et d’État policier global dénoncé par Edward Snowden », avec son cortège d’érosion des droits civiques et des libertés fondamentales. Le droit international et la Charte des Nations unies « ont laissé place à la prépondérance accrue accordée à l’’ordre fondé sur des règles’, qui reflète les seuls intérêts et la défense des privilèges de l’establishment transatlantique ». S’ensuivirent toutes ces guerres de l’OTAN dirigées par les États-Unis, en Irak, en Libye, en Syrie et au Yémen, chaque fois avec des résultats désastreux.

Toutefois, poursuit Helga Zepp-LaRouche, « c’est seulement aujourd’hui que la priorité stratégique a basculé vers le Pacifique, l’endiguement de la Chine et l’encerclement de la Russie, que l’on met fin à cette guerre totalement inutile [en Afghanistan], du moins en ce qui concerne la participation de forces étrangères ».

Cependant, le retrait des troupes de l’OTAN « offre une excellente opportunité de procéder à une réévaluation de la situation, avec un changement de cap et l’adoption d’une nouvelle politique orientée vers des solutions. La longue tradition de manipulation géopolitique de cette région, dont l’Afghanistan représente en quelque sorte l’interface, allant du ‘Grand Jeu’ du XIXème siècle de l’Empire britannique à ‘l’arc de crise’ de Bernard Lewis et Zbigniew Brzezinski, doit être définitivement révolue. A la place, tous les pays voisins — Russie, Chine, Inde, Iran, Pakistan, Arabie saoudite, États du Golfe et Turquie — doivent être intégrés dans une stratégie de dévelop pement économique régional, reflétant un intérêt commun à tous ces pays, défini par un ordre supérieur et plus attrayant
que la poursuite des supposés intérêts nationaux respectifs.

« Ce niveau supérieur comprendrait le développement d’une infrastructure transnationale, d’une industrialisation à grande échelle et d’une agriculture moderne pour l’ensemble de l’Asie du Sud-Ouest, comme l’EIR et l’Institut Schiller l’avaient proposé en 1997 dans différents dossiers, puis dans l’étude La Route de la soie devient le Pont terrestre mondial (disponible en français sur institutschiller.org).

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