Accord d’investissement UE-Chine : positif mais peut mieux faire

L’accord général sur les investissements signé le 31 décembre entre l’Union européenne et la Chine, après sept ans de négociations, profite globalement aux deux parties. Il comporte plusieurs concessions sur les investissements européens dans divers secteurs, comme l’automobile, la santé, l’environnement, les services et les finances. Il semble que certaines contraintes, comme l’obligation de créer des joint ventures ou d’effectuer des transferts de technologies, seront levées pour les sociétés européennes.

Ces entreprises profiteront du marché intérieur chinois en pleine expansion, en particulier son secteur manufacturier. Bien que le PIB de la Chine reste inférieur à celui des Etats- Unis en chiffres consolidés, la Chine est de loin le plus grand producteur industriel au monde, avec 28,4 % de la production manufacturière mondiale. En comparaison, les Etats-Unis ne représentent plus que 16,6 % du total, dont une large part de production militaire.

Cet accord est considéré comme une victoire politique pour Xi Jinping, qui a pu obtenir un accord bilatéral avec l’UE, malgré les pressions de Washington. Et contrairement à une idée répandue, il profitera aussi aux Etats-Unis, du fait qu’il établit une norme de référence sur les investissements étrangers en Chine. Pour l’économiste et expert de la Chine Michele Geraci, « même si nous ne connaissons pas tous les détails, cet accord a pour principal mérite d’aider à amener la Chine au niveau des normes occidentales, en particulier concernant l’accès aux marchés et le respect de la propriété intellectuelle. »

Soulignons un autre aspect essentiel de l’accord : il accorde aux institutions financières de l’UE un plus large accès aux services financiers, étant entendu que les régulateurs chinois veilleront à empêcher la création de bulles financières spéculatives. Un autre aspect très commenté est l’engagement en faveur des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat, qui, dans le langage occidental, signifie désindustrialisation. Mais les deux parties n’entendent pas la même chose par le terme d’énergie « propre ». Les centrales à charbon modernes sont considérées comme « propres » par Beijing, dont le mix énergétique comprend des renouvelables, mais aussi une part importante de nucléaire.

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