A quelques minutes avant minuit, mobilisons pour la paix
L’Institut Schiller international et ses associés à travers le monde ont lancé une mobilisation destinée à catalyser un mouvement de masse, s’étendant du secteur occidental aux pays du Sud, pour demander l’ouverture de négociations sur la résolution du conflit en Ukraine. Pour les six semaines à venir, cette mobilisation sera marquée par une série de conférences consacrées à l’élaboration de la nouvelle architecture de sécurité globale dont le monde doit se doter, couronnée par une journée de manifestations contre la guerre le 19 février.
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a réaffirmé le 5 janvier que la seule option envisageable est d’envoyer encore plus d’armes à l’Ukraine, et non de négocier. « Les armes sont, en fait, la voie vers la paix », a-t-il proclamé en langage orwellien. Cette logique est soutenue par les grands pays membres de l’OTAN. L’administration Biden a annoncé le même jour l’octroi du plus important paquet d’aide militaire à ce jour, incluant 50 véhicules de combat d’infanterie Bradley. Peu après, on apprenait que la France livrerait des véhicules blindés AMX-10RC et que l’Allemagne enverrait une quarantaine de chars Marder. Les Verts au sein du gouvernement Scholz, les plus va-t-en guerre de tous, réclament aussi la livraison de chars de combat Leopard.
Cependant, la partie ukrainienne en exige encore plus. L’état d’esprit de Kiev a été exprimé par son ambassadeur au Royaume-Uni, Vadym Prystaiko, qui a confié à Newsweek, le 7 janvier, que la mission historique de l’Ukraine consiste à détruire la Russie, si nécessaire au prix de sa propre nation et de son peuple. « Il n’y a pas beaucoup de nations dans le monde qui se permettraient de sacrifier autant de vies, de territoires et de décennies de développement pour vaincre leur ennemi juré. » Rappelons en outre que l’Occident et le gouvernement ukrainien ont rejeté la trêve de Noël orthodoxe déclarée par Vladimir Poutine.
Aujourd’hui, malgré toutes ces vies inutilement perdues, l’« OTAN mondiale » a l’intention d’ouvrir un deuxième front, en Asie-Pacifique cette fois, visant principalement la Chine, mais aussi la Russie. Dans ce contexte, le Japon vient d’adopter une nouvelle Stratégie de sécurité nationale, qui se lit en partie comme une copie conforme de la doctrine américaine. En parallèle, les provocations autour de Taïwan se poursuivent, notamment avec la visite actuelle d’une délégation du FDP allemand dirigée par Marie-Agnes Strack-Zimmermann, qui se voit sans doute dans le rôle d’une Nancy Pelosi un peu plus jeune.
Or, ce que le monde transatlantique n’est pas prêt à affronter, c’est l’effondrement inexorable du système financier — malgré les injections de sommes incalculables dans le fameux « complexe militaro-industriel », venant s’ajouter aux arnaques dites « vertes ». La question n’est plus de savoir si le crash final aura lieu, mais quand…