Etats-Unis : en cas de succès en novembre, les républicains pourraient rompre avec la politique sur l’Ukraine

Les républicains vont-ils rompre le consensus sur l’Ukraine après les élections américaines de mi-mandat de 2022 ? C’est exactement ce que craint Defense One, dans un article publié le 11 juillet, car on s’attend à ce que les républicains associés à Donald Trump fassent de bons scores en novembre.

« Près de cinq mois après le début l’invasion russe, le soutien à l’aide militaire et financière américaine à Kiev diminue au sein de la base de droite du GOP, un groupe qui a été incité par ses dirigeants et par des personnalités médiatiques importantes, à s’opposer aux plans d’intervention américaine de l’Administration Biden, voire même à prendre parti pour l’invasion illégale de la Russie », écrit Jacqueline Feldscher, correspondante principale pour la sécurité nationale de Defense One.

« Certains observateurs se demandent combien de temps encore les Américains – en particulier les électeurs et les législateurs de droite – vont financer une impasse coûteuse entre Kiev et Moscou. Peu d’entre eux s’attendent à ce que l’Ukraine puisse gagner sans une puissance de feu, des forces terrestres ou une participation militaire directe des pays membres de l’OTAN, nettement plus importantes. Si le GOP remporte le contrôle du Congrès, le fait que les États-Unis continuent à armer l’Ukraine pourrait dépendre de qui contrôlera la politique et les cordons de la bourse : les leaders républicains modérés internationalistes siégeant à la tête des commissions clés ou les superstars isolationnistes d’extrême-droite ».

Le problème est le même qu’en Europe : les Américains sont plus préoccupés par l’économie en chute libre et l’inflation galopante que par l’idée de soutenir avec des dizaines de milliards de dollars, une guerre perdue en Ukraine.

L’article de Feldscher cite Russ Vought, président du Center for Renewing America (Centre pour le renouveau de l’Amérique) et ancien directeur de l’Office of Management and Budget (Bureau de la gestion et du budget) de l’Administration Trump, qui estime que si le vote « assez réussi » à la Chambre en faveur des armes pour l’Ukraine, avait lieu aujourd’hui, « je pense que 100 républicains s’y opposeraient, auxquels s’ajouteraient ceux du Sénat ».

« Ils réfléchiraient s’ils ont des désaccords avec le soutien destiné à l’Ukraine, ou simplement si le procédé leur déplaît. » a-t-il poursuivi. « Ce procédé nous déplaît, mais notre préoccupation principale est de ne pas apporter de crédit à un gouvernement dont la politique est le ‘aussi longtemps que nécessaire’ ».

Ceux qui pensent que la politique du « tout ce qui est nécessaire » est sûre, sont « un peu naïfs », a dit Dan Caldwell, vice-président en charge de la politique étrangère pour Stand Together, qui reçoit une partie de ses fonds de l’homme d’affaires de droite Charles Koch.

En outre, écrit Feldscher, certains démocrates avertissent également qu’un Congrès contrôlé par les républicains mettrait l’aide à l’Ukraine « dans le collimateur ».

Ruben Gallego, un député démocrate de l’Arizona, a twitté le 1er juillet : « Le fait est que si les républicains prennent le contrôle de la Chambre en 2022, le soutien américain à l’Ukraine s’arrêtera. Ils ne pourront pas empêcher le @RepMTG & @mattgaetz de dicter notre politique ukrainienne », faisant référence à la représentante républicaine Marjorie Taylor Greene et à son collègue Matt Gaetz, qui sont plus préoccupés par l’inflation galopante et l’économie que par une guerre sans victoire en Ukraine.

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