L’agence spatiale européenne suspend sa mission ExoMars

Ça y est, le conseil de l’ESA a formellement suspendu le 17 mars sa coopération avec la Russie sur ExoMars, citant « l’impossibilité de mettre en œuvre une coopération continue avec Roscosmos ». Il sera donc impossible d’effectuer le lancement du rover, prévu pour fin septembre, depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan.

L’élément central de la mission est le rover européen Rosalind Franklin, chargé de forer le sol martien à une profondeur de 2 mètres, à la recherche de traces de vie dans un passé lointain. Il était prévu de le lancer à bord d’une fusée russe Proton et de le faire descendre sur la planète rouge dans un atterrisseur russe.

La décision de l’ESA fait suite à l’annulation de toute coopération scientifique avec la Russie par d’autres centres de recherche fondamentale, notamment l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), le plus grand centre de physique des particules au monde, basé dans une Suisse autrefois neutre, ainsi que l’agence spatiale allemande DLR et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) français. Côté russe, Roscosmos avait déjà suspendu le 26 février les lancements de fusée Soyouz-ST depuis le Centre spatial guyanais de Kourou.

De nombreux scientifiques et chercheurs ont protesté contre ces décisions, soulignant à juste titre qu’en plus de nuire à des avancées scientifiques et technologiques fondamentales s’avérant utiles à l’ensemble de la planète, elles ne contribuent nullement à mettre fin à la guerre en Ukraine, ni au dialogue et à l’entente. Une déclaration particulièrement puissante à cet égard a été lancée par un groupe d’universitaires et de scientifiques français autour de Jacques Sapir.

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